Faire une déclaration de cessation des paiements : les étapes à suivre

La déclaration de cessation des paiements est une procédure essentielle pour les entreprises en difficulté financière. Elle permet d’informer les autorités judiciaires qu’une société n’est plus en mesure de faire face à ses dettes avec son actif disponible, et ainsi entamer un processus visant à redresser la situation ou à liquider l’entreprise. Cet article vous présente les différentes étapes de cette démarche complexe, ainsi que les conseils d’un avocat spécialisé pour mener à bien cette procédure.

1. Identifier le moment opportun pour déclarer la cessation des paiements

Il est important de savoir quand il est nécessaire de faire une déclaration de cessation des paiements. Le critère principal est l’état de cessation des paiements, qui se caractérise par l’impossibilité pour l’entreprise de faire face à son passif exigible avec son actif disponible. Il convient donc d’évaluer précisément la situation financière de votre entreprise et de consulter un avocat spécialisé afin d’obtenir un avis éclairé sur la nécessité d’entamer cette procédure.

2. Préparer le dossier de déclaration

La déclaration de cessation des paiements doit être effectuée auprès du tribunal compétent, généralement le tribunal de commerce pour les commerçants et le tribunal judiciaire pour les autres entreprises. Pour ce faire, vous devrez constituer un dossier comprenant divers documents relatifs à la situation de votre entreprise :

  • Un formulaire de déclaration dûment complété et signé par le représentant légal de l’entreprise
  • Les comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexe) du dernier exercice clos
  • Un état des créances et des dettes exigibles, avec indication des noms et domiciles des créanciers
  • Un relevé des sûretés et des privilèges dont bénéficient les créanciers
  • Une attestation sur l’honneur certifiant que l’entreprise n’a pas fait l’objet d’une procédure collective au cours des cinq dernières années

Il est également recommandé de joindre un exposé sommaire de la situation économique, sociale et environnementale de l’entreprise, ainsi qu’un plan de redressement si un tel plan est envisageable. Un avocat spécialisé pourra vous aider à constituer ce dossier en veillant à ce qu’il soit complet et conforme aux exigences légales.

3. Déposer le dossier auprès du tribunal compétent

Une fois le dossier constitué, il doit être déposé auprès du tribunal compétent, dans un délai maximal de 45 jours suivant la date de cessation des paiements. Cependant, il est conseillé d’agir rapidement afin d’éviter toute sanction pour retard de déclaration. En effet, le dirigeant peut être tenu personnellement responsable des dettes sociales s’il est prouvé qu’il a tardé à déclarer la cessation des paiements.

4. Attendre la décision du tribunal

Le tribunal examinera votre dossier de déclaration de cessation des paiements et décidera de l’ouverture ou non d’une procédure collective, qui peut être une procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire. La décision du tribunal dépendra notamment de la gravité des difficultés financières rencontrées par votre entreprise et de sa capacité à se redresser.

5. Suivre les directives du tribunal

Si le tribunal décide d’ouvrir une procédure collective, vous devrez vous conformer aux directives et obligations imposées par cette procédure. Cela peut notamment inclure :

  • La nomination d’un administrateur judiciaire chargé de superviser la gestion de l’entreprise et d’établir un plan de redressement ou de cession
  • L’établissement d’un bilan économique et social par l’administrateur judiciaire afin d’évaluer la situation réelle de l’entreprise
  • La consultation régulière des salariés sur les mesures envisagées pour assurer la continuité de l’entreprise

L’assistance d’un avocat spécialisé dans ce type de procédure est vivement recommandée pour vous aider à respecter vos obligations légales et à défendre au mieux les intérêts de votre entreprise.

6. Respecter les obligations liées à la fin de la procédure collective

À l’issue de la procédure collective, votre entreprise pourra soit être redressée et poursuivre son activité, soit être liquidée en cas d’impossibilité de redressement. Dans tous les cas, vous devrez respecter les obligations légales liées à cette issue, telles que le paiement des créanciers ou la réalisation des formalités de radiation en cas de liquidation.

Le recours à un avocat spécialisé dans les procédures collectives est donc indispensable pour vous guider tout au long de cette démarche complexe et assurer la défense de vos intérêts. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un professionnel pour vous accompagner dans cette épreuve difficile.